Imaginez un univers alternatif dans lequel les poids lourds sont conduits majoritairement par des femmes, tandis que les hommes font des baby-sitters haut de gamme et en forte demande. Un monde où les infirmiers sont récompensés pour leur dévouement exceptionnel et où les électriciennes prospèrent.
Notre réalité est malheureusement bien différente de cette utopie. Dans notre univers, les métiers sont indéniablement genrés.
Résultat, les femmes sont dissuadées d’entreprendre une carrière traditionnellement perçue comme étant masculine, tandis que les hommes évitent les métiers exercés majoritairement par des femmes. Les mécaniciennes ne sont pas prises au sérieux et les hommes professionnels du soin ne sont pas respectés.
Se pose aussi le problème, plus important encore, de l’évolution professionnelle des femmes dans les secteurs où les hommes sont surreprésentés et du succès des hommes dans les professions à prédominance féminine.
- Selon le Bureau International du Travail, en 2021. Le taux d’activité des femmes de 15 à 64 ans était de 70 %.
- La même année, le taux d’activité des hommes de la même tranche d’âge était de 76 %.
- Selon diverses études, on retrouve parmi les métiers les plus masculinisés le ouvriers du bâtiment (1 à 7 % de femmes), les conducteurs de véhicules (9 % de femmes) et les techniciens et agents de maîtrise et de maintenance (11 %).
- Dans les secteurs les plus féminisés, on trouve les professions d’assistant maternelle (2 % d’hommes), de secrétaire (3 % d’hommes), d’aide à domicile (5 % d’hommes) et d’aide-soignant (10 % d’hommes).
Les faits sont là, mais qu’en est-il de leur perception ? Le genre joue-t-il un rôle dans le monde du travail ? Que pense la population du lien entre genre et carrière ? Pour répondre à ces questions, MonCVParfait a mené un travail de recherche approfondi.
Résultats-clés:
- 82 % des personnes interrogées estiment que certains métiers sont associés à un genre ;
- Parmi les métiers perçus comme féminins, on retrouve les professions de garde d’enfants, infirmière/aide médicale et réceptionniste ;
- Parmi les métiers dits masculins, on retrouve les chauffeurs routier, électriciens et pompiers.
- Les métiers sans genre associé comprennent les professions de manager, médecin et les métiers du social ;
- De manière générale, les participants estiment que les compétences professionnelles importent plus que les caractéristiques de genre, mais…
- 74 % des personnes interrogées pensent que le genre doit jouer un rôle dans le choix de la carrière ;
- 76 % des personnes interrogées pensent que les inégalités de genres dans certains secteurs évolueront ;
- 59 % des personnes interrogées pensent que les femmes ne réussiront jamais dans certains métiers et 60 % pensent la même chose des hommes.
Mais ce n’est pas tout, continuez à lire notre article pour en apprendre davantage sur les métiers genrés.
La ségrégation professionnelle : des enseignantes aux chauffeurs routiers
Les métiers ont-ils un genre ? Selon les participants à notre enquête :
- Certaines professions sont plus adaptées aux femmes : enseignante, garde d’enfants, aide à domicile, réceptionniste, coiffeuse et infirmière/aide médicale.
- D’autres sont davantage associées aux hommes : officier de police, pompier, secrétaire, chauffeur routier, ouvrier du bâtiment et électricien.
- Bonne nouvelle, près de la moitié des professions évoquées n’ont été associées à aucun genre. Les métiers neutres sont les suivants : médecin, avocat·e, manager, informaticien·ne, travailleur·euse social·e, ingénieur, vendeur·euse, analyste financier·e et politicien·ne. Dans ces carrières, hommes et femmes peuvent évoluer sans être limité·e·s par des stéréotypes de genre.
Le schéma ci-dessus présente le détail des différences de pourcentages.
À la question « les métiers ont-ils un genre ? », la réponse n’est donc pas toujours « oui ». Si certaines professions sont associées aux femmes et d’autres, aux hommes, nombre d’entre elles n’entraînent aucune association de genre.
Faut-il en conclure que les femmes sont de meilleures baby-sitters et les hommes, de meilleurs pompiers ? Passons la question au peigne fin.
Performances professionnelles : le genre en question
Le genre d’une personne détermine-t-il ses performances dans un métier ? En théorie, non. Mais en pratique, peut-être. Certaines caractéristiques de genre, comme la force physique pour les hommes ou l’empathie pour les femmes, peuvent faciliter ou freiner la progression professionnelle.
Nous avons demandé aux participants à notre enquête qui, des hommes ou des femmes, étaient les plus efficaces dans certaines professions.
- Les personnes interrogées estiment que pour neuf des 21 métiers cités (43 %), le genre n’a aucun effet sur les performances. Ainsi, hommes et femmes font de très bon·ne·s avocat·e·s, managers, secrétaires, médecins, informaticien·ne·s et développeur·euse·s, travailleur·euse·s sociaux, vendeur·euse·s, analystes financier·e·s et politicien·ne·s. Cependant…
- Les femmes sont jugées meilleures dans les professions d’enseignante, de garde d’enfants, d’aide à domicile, de réceptionniste, de coiffeuse et d’infirmière / aide médicale.
- Les hommes sont considérés meilleurs dans les professions d’officier de police, de pompier, de chauffeur routier, d’ingénieur, d’ouvrier du bâtiment et d’électricien.
Le schéma ci-dessus illustre clairement les différences de pourcentages.
Les réponses des participants sont cohérentes : cette répartition est identique à celle obtenue lors de la question précédente. Les personnes interrogées estiment que les femmes sont meilleures dans les métiers traditionnellement associés aux femmes. De même, les participants considèrent que les hommes sont plus qualifiés dans les professions qui leurs sont attribuées par stéréotype.
On peut cependant relever deux variations mineures.
Les participants pensent que les hommes seraient plus performants dans le métier d’ingénieur, bien qu’il soit considéré comme neutre. À l’inverse, le poste de secrétaire est passé d’un métier associé aux hommes à une profession dans laquelle le genre n’influe pas sur la performance.
Genre ou compétences ?
Dans le milieu du travail, le genre n’est pas le facteur décisif. Comme le montrent les réponses de nos participants, dans la plupart des cas, les compétences professionnelles sont plus importantes que les caractéristiques de genre.
Les métiers dans lesquels les compétences priment sur le genre sont les professions d’enseignant·e, d’officier de police, d’avocat·e, de manager, de secrétaire, de médecin, d’aide à domicile, d’informaticien·ne, de travailleur·euse social·e, de réceptionniste, d’ingénieur, de coiffeur·se, de vendeur·se, d’infirmier·e/aide médical·e, d’ouvriers du bâtiment, d’analyste financier·e et de politicien·ne.
Deux professions ont toutefois partagé les participants : les pompiers et les électriciens. Dans les deux cas, les compétences professionnelles ont été jugées plus importantes que le genre à 51 % contre 49 %.
Cependant, les privilèges de genre ne sont pas totalement effacés. Le genre apparaît comme le facteur décisif dans deux professions : les baby-sitters et les chauffeurs routiers.
Est-ce à dire que les femmes ne peuvent pas s’épanouir dans les métiers dits masculins, ni les hommes dans les métiers dits féminins ? Pas forcément.
82 % des participants associent certains métiers à un genre
Plus de huit participants sur dix (82 %) associent certains métiers à un genre.
Cependant, une personne dont le métier contredit les perceptions sociales traditionnelles n’est pas nécessairement moins bien considérée.
Selon 43 % des personnes sondées, la société a une opinion favorable des femmes qui exercent un métier majoritairement occupé par les hommes. La même proportion estime que l’opinion de la société sur ce sujet est neutre. Seulement, 14 % pensent que la société a une opinion négative des femmes qui ont choisi une profession à prédominance masculine.
Les hommes qui travaillent dans des secteurs dominés par les femmes peuvent s’attendre à un niveau de respect similaire. Ils sont bien vus par 44 % des personnes sondées, tandis que 42 % ont une opinion neutre. Seulement 14 % voient leur choix de carrière d’un mauvais œil.
Ce point vaut la peine d’être souligné. Il n’y a pas de honte pour un homme à exercer une profession typiquement féminine, ou l’inverse. Seule une minorité a une opinion négative de celles et ceux qui défient les attentes en matière de genre dans l’emploi.
Près de huit personnes sur dix (78 %) pensent qu’un homme peut travailler dans un secteur à prédominance féminine et qu’une femme peut entreprendre une carrière dans un secteur à prédominance masculine.
Il est intéressant de noter que 23 % des hommes et 21 % des femmes (soit un cinquième des participants) estiment que les femmes ne devraient pas être employées dans les secteurs dominés par les hommes. De plus, 23 % des hommes et 20 % des femmes pensent que les hommes ne devraient par exercer des professions féminines.
Néanmoins, les deux genres reçoivent le même degré de confiance.
Les personnes sondées considèrent à 45 % que le genre n’a aucune incidence sur la fiabilité des personnes et des professions masculines ou féminines. Pour leur part, 28 % estiment que les femmes sont plus fiables, tandis que 27 % font davantage confiance aux hommes.
Cela pose une autre problématique : le genre doit-il influer sur le choix de carrière et, si oui, quand ?
70 % des personnes sondées trouvent qu’il est difficile de se lancer dans un secteur à prédominance de genre
En matière d’orientation professionnelle, il semble que le genre compte.
Plus de sept personnes sur dix (74 %) pensent que le genre doit jouer un rôle dans le choix d’une carrière.
Mais…
- Un tiers des participants de 25 ans ou moins pense que le genre ne doit pas influencer les décisions liées à la carrière.
- Cette opinion est partagée par plus d’un tiers des participants (35 %) sans diplôme universitaire, les employé·e·s ayant au moins 11 ans d’expérience (34 %) et ceux travaillant pour une société de plus de 500 salariés (33 %).
Pourquoi certaines personnes sont-elles convaincues que le genre doit fonder le choix de carrière ? D’abord, à cause de la difficulté à trouver un emploi.
71 % des personnes sondées pensent qu’il est plus difficile pour une femme à trouver un emploi dans une profession à prédominance masculine.
À l’inverse, 70 % considèrent qu’il est plus difficile pour un homme de trouver un emploi dans un secteur à prédominance féminine.
Pourtant, cela ne décourage pas les candidats à postuler dans des secteurs dominés par le genre opposé.
81 % des femmes interrogées accepteraient de travailler dans un secteur à prédominance masculine, tandis que 79 % des hommes accepteraient de travailler dans une branche à prédominance féminine.
Est-ce une question d’argent ? Non.
À la question « Quel type de profession paye le mieux : celles à prédominance masculine ou celles à prédominance féminine ? », 50 % des personnes interrogées ont répondu que les deux professions offraient le même salaire. Pour leur part, 27 % estiment que les métiers féminins payent mieux, tandis que 23 % pensent que les métiers masculins rapportent le plus.
Cependant, les faits contredisent ces opinions.
Selon l’enquête de l’Insee intitulée Femmes et Hommes : une lente décrue des inégalités parue en 2022, le revenu salarial annuel moyen pour l’année 2019 était de 18 970 € pour les femmes contre 24 420 € pour les hommes. Les femmes percevaient donc des revenus inférieurs de 22,3 % à ceux des hommes.
Selon l’enquête, cet écart s’explique en partie par l’écart de volume de travail entre homme et femmes (7,6 %), mais surtout par l’écart relatif de salaire en équivalent temps plein (16,1 %). Ce dernier provient de caractéristiques individuelles, comme le niveau de diplôme ou l’expérience professionnelle, mais aussi par le fait que les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes emplois et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs d’activité.
Explorons à présent les autres effets liés au genre en milieu professionnel.
La réalité des difficultés liées au genre au travail
Tout travail présente des difficultés quel que soit le genre de l’employé. Cependant, le genre peut être la cause de difficultés, en particulier pour qui choisit un secteur dans lequel le genre opposé est surreprésenté. Penchons-nous sur les problèmes rencontrés.
Selon les participants, les difficultés auxquelles une femme peut être confrontée dans des secteurs à prédominance masculine comprennent :
- Les difficultés liées à la force physique
- Une augmentation du stress et de l’anxiété
- L’intimidation et la violence fondée sur le genre
- Un manque de possibilités d’évolution
- Des discriminations fondées sur la grossesse et la maternité
- Un manque de respect de la part des collègues
- Des stéréotypes concernant la capacité à diriger
- L’isolement et le manque de soutien
- Une absence d’augmentation et de possibilité de promotion
Les origines de ces difficultés vont des facteurs physiques et psychologiques aux préférences sociales et culturelles qui nuisent à la progression et aux possibilités d’évolution des femmes.
L’une des difficultés les plus manifestes que les femmes peuvent rencontrer dans un métier à prédominance masculine concerne la force physique. Certaines tâches et professions nécessitent une certaine force que l’on associe généralement aux hommes. Les femmes exerçant ces métiers sont donc souvent considérées comme étant moins efficaces que leurs collègues masculins. Le haut niveau de stress et d’anxiété est également une difficulté importante : la nécessité de faire ses preuves peut générer une pression plus importante pour les femmes travaillant dans un environnement à prédominance masculine. De plus, l’intimidation et la violence fondée sur le genre peuvent créer un environnement hostile et dangereux.
Selon une enquête réalisées à l’échelle mondiale par l’Organisation internationale du travail, la Lloyd’s Register Foundation et la société Gallup, 6,3 % des personnes ayant un emploi ont été victimes de violence et de harcèlement d’ordre sexuel au travail. La proportion des femmes ayant été touchées par ce type de violence et de harcèlement est de 8,2 %, contre 5 % pour les hommes. Plusieurs études indiquent que les femmes exerçant un métier à prédominance masculine sont plus susceptibles d’être victimes de violence et de harcèlement d’ordre sexuel au travail que les femmes exerçant un métier à prédominance féminine.
Enfin, les stéréotypes liés à la grossesse et la maternité, le manque de respect de la part des collègues ainsi que les opportunités limitées en matière d’augmentation de salaire et de progression de carrière sont des problèmes souvent rencontrés par les femmes au travail. Ces problèmes ont également été pris en compte dans notre classement.
Les hommes ont, eux aussi, des problèmes. Voici une liste des difficultés que peuvent rencontrer les hommes dans des emplois majoritairement occupés par des femmes
- Incompréhension de la part autres hommes ;
- Manque de prestige ;
- Sentiment de honte ;
- Manque d’opportunité de progression ;
- Commentaires relatifs à l’orientation sexuelle ;
- Stigmatisation sociale ;
- Rires et galéjades ;
- Manque de confiance ;
- Anxiété sociale à l’idée de travailler dans un rôle traditionnellement féminin.
Tout comme les femmes, les difficultés rencontrées vont des stéréotypes sociaux et culturels aux facteurs psychologiques.
Le manque de soutien ou les incompréhensions de la part d’autres hommes représentent une difficulté majeure. Cela peut comprendre le sentiment d’être isolé ou dévalorisé par les autres hommes, qui ne saisissent pas la valeur du travail réalisé dans un domaine traditionnellement occupé par les femmes. Cela s’accompagne d’un manque de reconnaissance et d’un sentiment de honte. Comme pour les femmes, les hommes peuvent souffrir d’un manque d’opportunité d’évolution de carrière. Enfin, il semble que les individus (clients ou bénéficiaires de services) ont peur de travailler avec un homme lorsqu’il exerce un métier traditionnellement féminin (par exemple, les postes en crèches, maternelles ou dans la garde d’enfants).
« Les hommes qui travaillent dans des postes majoritairement occupés par des femmes craignent la féminisation et la stigmatisation. [...] Un sentiment d’anxiété important a été exprimé au sujet de la réaction des amis et proches masculins, avec des remarques désapprobatrices et rabaissantes objectées à leur égard. [...] Le sentiment d’anxiété est lié au “dénigrement” (un terme employé à de nombreuses reprises par les personnes interrogées) du choix de carrière non conventionnel. Cela s’accompagne d’une présomption quant à l’orientation sexuelle et, dans le cas de l’enseignement, de perversion sexuelle. »
Ces difficultés peuvent reposer sur des compétences ou des traits de caractère associés au genre. Mais certaines faiblesses au travail sont associées au genre par les personnes interrogées.
Les défaillances professionnelles des femmes peuvent comprendre :
- Avoir des difficultés à établir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
- Être trop émotive ;
- Avoir des difficultés à exprimer ses émotions ;
- Manquer de confiance en soi ;
- Avoir des difficultés à communiquer ;
- Démontrer des difficultés à travailler en équipe ;
- Faire preuve d’indécision lors de la prise de décision ;
- Difficultés à demander de l’aide.
Les difficultés à trouver un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle sont les premières à être mises en évidence. Les femmes sont plus susceptibles de s’occuper des enfants et des personnes âgées de leur famille, ce qui rend la conciliation entre ces responsabilités et les exigences professionnelles difficiles. Une autre difficulté identifiée réside dans la maîtrise des émotions. Il est avancé que les femmes sont possiblement plus à même que les hommes de manifester des émotions telles que la tristesse, l’empathie ou la frustration, qui peuvent être identifiées comme étant des points faibles dans le monde professionnel. Elles peuvent également choisir de ne pas montrer leurs véritables émotions, ce qui peut être perçu comme une faiblesse. Enfin, les difficultés à demander de l’aide s’ajoutent à la liste.
Il est cependant nécessaire de reconnaître que ces vulnérabilités ne sont pas inhérentes aux femmes.
Les hommes sont également victimes de vulnérabilités présumées sur leur lieu de travail.
- Être trop émotif ;
- Faire preuve d’indécision lors de la prise de décision ;
- Avoir des difficultés à trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ;
- Démontrer des difficultés à travailler en équipe ;
- Avoir des difficultés à demander de l’aide ;
- Avoir des difficultés à exprimer ses émotions ;
- Avoir de mauvaises compétences en communication ;
- Manifester un manque de confiance en soi.
Les hommes, eux aussi, peuvent être jugés « trop émotifs », peuvent montrer leur frustration ou leur colère, ce qui est perçu comme leur plus grande faiblesse. La supposition selon laquelle les hommes ont une plus grande volonté décisionnelle que les femmes s’avère être un mythe. En effet, l’indécision occupe la seconde place dans ce classement. Les difficultés liées à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie de famille touchent aussi les hommes. Il peut être attendu d’eux qu’ils fassent passer leur carrière avant leurs responsabilités domestiques, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas endosser ces responsabilités. Le manque de confiance en soi, qui figure en dernière position du classement, suggère que les hommes peuvent avoir du mal à se présenter comme étant forts, compétents, sûrs d’eux, ce qui peut conduire à un sentiment d’insécurité et de doute.
Les hommes et les femmes font face à des faiblesses similaires au travail. Et ce n’est pas que les problèmes attribués aux femmes ne sont pas rencontrés par les hommes.
Les individus construisent leurs forces à partir des difficultés et des expériences négatives qu’ils rencontrent.
Les points forts des femmes au travail :
- Compétences techniques ;
- Capacité à résoudre des problèmes ;
- Prise de décision ;
- Compétences en gestion et en direction ;
- Attention au détail ;
- Prise de risque ;
- Flexibilité ;
- Empathie et compréhension ;
- Construction de relations ;
- Intelligence émotionnelle ;
- Réflexion stratégique.
Ces forces leur permettent d’envisager de nombreuses perspectives, ce qui conduit à des résultats professionnels plus réfléchis et efficaces.
Dans un contexte professionnel, les forces des hommes et des femmes se rejoignent. Cependant, l’ordre des priorités est légèrement différent pour les hommes.
Les points forts des hommes au travail :
- Compétences techniques ;
- Prise de risque ;
- Prise de décision ;
- Compétences en gestion et en direction ;
- Réflexion stratégique ;
- Attention au détail ;
- Construction de relations ;
- Intelligence émotionnelle ;
- Flexibilité ;
- Empathie et compréhension.
Une fois de plus, la réflexion stratégique et la prise de décision sont deux qualités qui se retrouvent en haut du classement, même si la prise de risque est plus souvent associée aux hommes. Leur volonté de prendre des risques mesurés et de créer de nouvelles opportunités est un facteur d’innovation et de croissance dans leurs entreprises pour lesquelles ils travaillent. Les hommes peuvent être plus à l’aise avec l’incertitude et l’ambiguïté, et sont plus désireux de prendre des initiatives affirmées et décisives. Néanmoins, l’empathie et la compréhension ne sont pas nécessairement leur fort.
Il semblerait que le genre ait une grande importance dans de nombreux aspects de notre carrière. Mais comment cela évolue ? Nous clôturons cet article avec les témoignages des personnes interrogées sur le futur du genre dans le monde professionnel.
60 % des personnes interrogées affirment qu’elles ne réussiront jamais dans des emplois à prédominance de genre.
Dans le monde professionnel, les déséquilibres liés au genre représentent un problème récurrent depuis de nombreuses années et entraînent des inégalités de salaires, d’opportunités et de représentation. Depuis quelques années, une plus grande attention est accordée à la diversité et à l’inclusion au travail, qui se matérialise par des efforts pour combler les lacunes de genre présentes dans les différents secteurs et professions.
Pour mettre en lumière ce phénomène, nous avons demandé si les personnes interrogées avaient constaté un changement dans l’égalité entre les genres dans les cinq dernières années.
- Il y a plus de femmes dans les emplois traditionnellement masculins, mais le même nombre d'hommes dans les rôles traditionnellement féminins - 35 % ;
- Il y a plus d'hommes dans les emplois traditionnellement féminins et plus de femmes dans les emplois traditionnellement masculins - 32 % ;
- Il y a plus d'hommes dans les postes dits féminins, mais le même nombre de femmes dans les postes dits masculins - 24 % ;
- Pas de changement. Il existe toujours des emplois strictement masculins ou féminins, et l'équilibre entre les hommes et les femmes n'a pas changé - 9 %.
De manière générale, des changements sont apparents.
Des progrès ont été effectués en faveur d’une plus grande diversité de genre dans les postes majoritairement occupés par les hommes, comme le montre l’augmentation du nombre de femmes dans ces domaines. Le même phénomène est observé chez les hommes, qui manifestent un plus grand intérêt pour les emplois majoritairement occupés par les femmes. Néanmoins, comme le montrent les résultats du sondage, les femmes sont plus nombreuses à tenter d’occuper des postes traditionnellement masculins que les hommes.
Pourtant, si nous prenons en compte le pourcentage de personnes ayant remarqué des changements positifs (qu'il s'agisse d'un plus grand nombre d'hommes ou de femmes travaillant dans leurs « professions non traditionnelles »), nous arrivons à 91 %.
Le résultat final (ainsi que 9 % des personnes interrogées) suggère que malgré les efforts pour réduire les inégalités de genre au travail, certains emplois demeurent strictement binaires, et les progrès réalisés pour changer cette situation sont rares. Cela souligne le besoin d’un travail de renforcement de la sensibilisation, de l’éducation, et des mesures pour promouvoir l’établissement de lieux de travail plus inclusifs et équitables.
C’est une question importante : 59 % des personnes interrogées pensent qu’il y a des professions dans lesquelles les femmes ne réussiront jamais, alors que 60 % pensent qu’il y a des professions dans lesquelles les hommes ne réussiront jamais.
Nous avons également demandé aux participants s’ils pensent que les inégalités de genre vont changer dans certaines professions et industries.
- 76 % pensent que oui.
- 13 % étaient indécis.
- 11 % pensent que non.
Pourtant, ces résultats suggèrent que la plupart des personnes interrogées restent optimistes quant au potentiel de changement. Une minorité considérable aborde l’éventualité d’un progrès avec scepticisme. Les normes historiques et culturelles, ou encore des obstacles structurels, pourraient être à l’origine des difficultés rencontrées par les femmes pour accéder à des carrières ou des secteurs spécifiques.
Il reste cependant un long chemin à parcourir avant de connaître la fin des distinctions entre les professions traditionnellement attribuées aux hommes ou aux femmes. Mais il s’agit d’un objectif qui vaut la peine d'être visé pour créer un monde sans stéréotype de genre au travail.
Méthodologie
Les résultats présentés sont issus d’une enquête menée auprès de 1 022 personnes. Ils ont été interrogés sur des emplois binaires en matière de genre, c’est-à-dire à prédominance masculine ou féminine.
Le sondage comprenait des questions fermées, ouvertes, des questions à échelle, et des questions à choix multiples.
Limites
Les données que nous présentons s’appuient sur des rapports auto-déclarés. Toutes les personnes ayant répondu à notre sondage ont lu et répondu à chaque question sans recherche administrative ni interférence. Les problèmes potentiels liés aux données auto-déclarées sont nombreux (la mémoire sélective, la condensation, l’attribution ou l’exagération en font partie).
Certaines questions et réponses ont été reformulées ou condensées pour faciliter la lecture et la compréhension. Dans certains cas, les pourcentages présentés ne sont pas égaux à 100. Pour certains d’entre eux, cela peut être lié aux chiffres ayant été arrondis, dans le cas où ils faisaient partie d’une donnée statistique plus grande, ou à des réponses « aucun / incertain / inconnu » qui n’ont pas été présentées.
Déclaration d'utilisation équitable
Que vous soyez une femme travaillant dans un secteur majoritairement occupé par les hommes ou un homme exerçant une profession majoritairement occupée par les femmes, n’hésitez pas à partager nos conclusions. Si ces résultats intéressent votre audience, vous pouvez les partager à des fins de réutilisation non commerciale. En retour, nous vous demandons de créer un lien vers cette page afin que vos lecteurs puissent avoir accès à l’étude complète.
À propos de monCVparfait
Chez monCVparfait, nous nous engageons à briser les stéréotypes liés au genre sur le lieu de travail. Notre collection complète d’exemples de CV et de modèles de CV professionnels permet à chacun de mettre en valeur ses compétences et ses qualifications pour n’importe quel emploi, quel que soit son sexe. Explorez nos ressources et notre générateur de CV convivial pour créer un CV remarquable qui défie les stéréotypes et vous aide à exceller dans votre carrière. Commencez à construire votre avenir dès aujourd’hui.
Sources
- Insee, « Évolution de la populatio active : emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022 »
- Insee, « Métiers “de femmes”, métiers “d’hommes” : en quoi les conditions de travail des femmes et des hommes diffèrent-elles ? »
- Insee, « Femmes et Hommes : une lente décrue des inégalités »
- OIT, LR Foundation, Gallup, « Données d’expérience sur la violence et le harcèlement au travail : première enquête mondiale »
- Dresden, B. E., Dresden, A. Y., Ridge, R. D., and Yamawaki, N., “No Girls Allowed: Women in Male-Dominated Majors Experience Increased Gender Harassment and Bias”
- Miller, C. “Women’s Gains in the Work Force Conceal a Problem”
- Morris, K., “Male Vs. Female Jobs: Jobs Dominated By One Gender”
- Simpson, R., “Masculinity at Work: The Experiences of Men in Female Dominated Occupations”
- The Institute for Women’s Policy Research, “The Gender Wage Gap by Occupation 2019 and by Race and Ethnicity”
- Ullrich, L. “Male Labor Force Participation: Patterns and Trends”
- United States Census Bureau, “Labor Force Participation and Work Status of People 65 Years and Older”
- U.S. Bureau Of Labor Statistics, “Civilian labor force participation rate”
- U.S. Bureau Of Labor Statistics, “Occupations with the smallest share of women workers”
- U.S. Bureau Of Labor Statistics, “Labor Force Statistics from the Current Population Survey”
- U.S. Bureau Of Labor Statistics, “Median weekly earnings $971 for women, $1,164 for men, in third quarter 2022”
- U.S. Bureau Of Labor Statistics, “Working off the beaten path: men in traditionally female jobs”
Nino Brover
Rédacteur Web en psychologie du travail
Rédacteur et traducteur, Nino se passionne depuis toujours pour l’écriture sous toutes ses formes, de la littérature aux modes d’emploi de machine laver en passant par le sous-titrage de films documentaires et de vidéos promotionnelles. Le monde de l’emploi fait partie de ses (très) nombreux centres d’intérêt.